Vision : Comment le cheval voit-il l’Homme ?

Comment le cheval voit-il l'Homme ?
Comment le cheval voit-il l'Homme ?

Les chevaux possèdent les plus grands yeux de tous les mammifères terrestres. Ce qui ne signifie pas, en revanche, qu’ils soient dotés de la meilleure vue. Comme la plupart des proies, les équidés ont une vision « monoculaire », c’est-à-dire que chaque œil, positionné de chaque côté de la tête, voit les choses différemment et indépendamment. Pratique pour retrouver en un instant le reste du troupeau sans se laisser surprendre par un intrus qui approcherait par derrière.

La vision du cheval comporte malgré tout quelques limites qu’il convient de comprendre pour parfaire la relation solide que vous êtes en train de nouer avec votre compagnon. Et si vous preniez le temps, pour un instant, de voir les choses à travers les yeux de votre animal ?

Sommaire

Comment les chevaux perçoivent-ils le monde ?

En tant que proies, les chevaux possèdent un champ de vision large. 360 degrés pratiquement, à l’exception d’un petit angle mort de 5 degrés à l’avant et un identique à l’arrière. Rien d’incontournable pour autant, une légère inclinaison de la tête et le problème est réglé !

Comment les chevaux perçoivent-ils le monde ?

Avec le temps, leur vue s’est développée afin d’assurer leur survie face aux divers prédateurs. Désormais, si leur vision des couleurs est limitée, ils possèdent en réalité une excellente perception de la profondeur. A moins que quelque chose ne se trouve dans ce fameux angle mort.

Comment fonctionne la vision du cheval ?

Comme cela a déjà été constaté avec la plupart des yeux d’animaux, l’œil du cheval est constitué d’un ensemble de cônes et de bâtonnets lui permettant de voir même dans des conditions de faible luminosité.

  • Les bâtonnets sont responsables de la perception de la lumière par l’animal. Les chevaux sont principalement des animaux diurnes, bien qu’ils continuent à paître la nuit, ce qui suggère qu’ils ont une certaine vision nocturne. Ils n’ont toutefois pas la capacité de s’adapter rapidement à l’obscurité. L’ajout d’un éclairage à l’intérieur et autour de l’écurie participera à les rassurer.
  • Les cônes sont responsables de la vision photopique. Ce sont eux qui déterminent les couleurs perçues, qui s’agisse d’une longueur d’onde courte ou moyenne. Les chevaux ne perçoivent pas les couleurs à grande longueur d’ondes.

La vision monoculaire

Elle permet aux équidés d’utiliser leurs deux yeux séparément, et en même temps. Le résultat, c’est un champ de vision large (presque 360°) malgré quelques angles morts et une perception limitée de la profondeur. La vision monoculaire permet au cheval d’anticiper les menaces, quelle que soit la direction d’où elles viennent.

La vision binoculaire

Semblable au fonctionnement de nos yeux, la vision binoculaire permet aux chevaux de voir directement devant eux. Parfait pour évaluer les distances et se concentrer sur les objets placés devant l’animal.

Les chevaux peuvent basculer de la vision monoculaire à la vision binoculaire en fonction de la situation dans laquelle ils se trouvent. Pratique, ce va-et-vient permanent donnera parfois l’impression au cheval qu’un objet inanimé est en mouvement. Ce qui pourra potentiellement l’effrayer.

Les angles morts

Les visions monoculaire et binoculaire se combinent pour donner au cheval un champ de vision inégalé. En raison de la position des yeux toutefois, les angles morts sont inévitables.

C’est pourquoi il sera important de ne pas trop serrer les rênes durant vos promenades ou exercices. Il vous faudra laisser à votre cheval la liberté de bouger sa tête à volonté tandis que vous serez en selle.

Le cheval nous voit-il plus grand ?

Certains disent que c’est grâce à cette vision déformée que nous sommes parvenus à le domestiquer.

Les yeux des chevaux sont huit fois plus grands que les yeux humains, tout comme les yeux de certains autres mammifères. Pour cette raison, les globes oculaires des chevaux ont des rétines surdimensionnées qui amplifient tout ce qui apparaît dans le champ de vision du cheval. Les objets rapprochés lui semblent dès lors 50 % plus grands qu’ils ne le paraissent aux Hommes.

Est ce que le cheval nous voit plus grand ?

En parallèle, de manière étonnante, leur capacité à distinguer les détails fins est infiniment inférieure à la nôtre.


Le cheval voit-il la couleur ?

Quiconque a déjà vu un cheval agir différemment face à une couleur particulière vous dira que les chevaux peuvent très certainement voir la couleur. Ce qui ne signifie pas qu’ils la voient de la même manière que nous.

Et en effet, les chevaux ont une vision des couleurs limitée. Ils ont une vision dichromatique, alors que nous avons une vision trichromique, ce qui signifie que nous sommes capables de voir les trois longueurs d’onde de la lumière visible, là où ils n’en distinguent que deux. Ainsi, s’ils voient à merveille le bleu et le vert, ils ne captent qu’une infime portion du rouge.

Certaines études estiment que cela est dû au rythme des premiers chevaux sauvages qui évoluaient essentiellement à l’aube et au crépuscule dans les prairies. Et pour qui la vision du rouge était donc superflue.

Le cheval et l’obscurité

De part leur constitution physique et leur alimentation, les chevaux possèdent une excellente vision nocturne.

A la manière d’un chat, on constate qu’ils se déplacent dans le noir sans trébucher ni se cogner à quoi, quelle que soit leur vitesse. À l’arrière de leur œil se trouve en effet une membrane connue sous le nom de tapetum lucidum qui est un rétroréflecteur. Autrement dit, elle réfléchit la lumière visible à travers la rétine, augmentant la quantité de lumière dans l’œil et donc la capacité du cheval à voir dans l’obscurité.

S’ils hésitent parfois à pénétrer dans une zone sombre, vous apprendrez que cela s’explique avant tout par leur inconfort face aux changements rapides de lumière. Diminution ou augmentation, quelques secondes sont toujours nécessaires pour permettre à leur vision de s’adapter. Ce qui peut grandement les mettre en danger dans la nature.


La vision du cheval par rapport à l’Homme

La vision d’un cheval est déterminée par 5 millions d’années d’évolution équine. Le dernier matériel à la mode, le passage chez l’ostéopathe et les évaluations de la personnalité chez un vétérinaire n’y changeront rien. A nous d’apprivoiser la façon dont les chevaux voient le monde et de travailler avec.

La différence principale réside peut-être ici dans le fait que les chevaux ne peuvent pas tout à fait se focaliser sur les éléments comme nous le faisons. Nous pouvons par exemple nous concentrer sur un élément proche lorsque nous lisons un livre. Puis plus lointain pour conduire ou regarder un film. Les chevaux ne possèdent pas cette capacité, et n’ont que peu ou pas de perception de la profondeur. C’est la raison pour laquelle, dans le cadre d’un exercice de saut par exemple, l’animal ne sera en mesure d’évaluer la distance qu’au dernier moment.

De manière globale, le cheval doit ainsi être 50% plus près pour distinguer les mêmes détails que nous.

L’acuité est également affectée par l’âge et la forme de la tête. À mesure qu’un cheval vieillit, comme chez les humains, le cristallin de l’œil perd de sa flexibilité. L’acuité chez les chevaux atteint son maximum vers l’âge de sept ans. Avant cela, elle n’est pas complètement développée. Et connaîtra une lente détérioration par la suite.

Vision du cheval par rapport à l’homme

Côté chiffres, on constate qu’environ 23 % des chevaux sont myopes. 43% sont hypermétropes.

De par la position particulière des yeux de chaque côté de la tête, le cheval possède toutefois une vue à 350 degrés. Une portée presque quatre fois plus large que ce que nous voyons ! Là où les éléments proches nous apparaissent nets tandis que le reste de l’environnement nous est flou… La portée visuelle du cheval s’étend du bout de son nez jusqu’à une ligne imaginaire partant directement de sa hanche. Celle-ci reste cependant faible au-dessus et au-dessous du niveau des yeux, tout en créant des angles morts.

Vous veillerez dès lors à vous approcher par l’arrière, en direction de son épaule afin d’éviter de le surprendre.

A noter qu’un deuxième angle mort existe devant le visage du cheval. Ce qui le rend incapable de voir l’herbe qu’il broute, le mors qu’il accepte, les doigts qui lui caressent le museau. Il utilise les moustaches autour de sa bouche pour sentir ces éléments. Un cheval dont les moustaches ont été rasées sera donc en désavantage sensoriel.

Appréhender les obstacles

Pas d’approche frontale ici, du moins pas dès le début ! Même à distance de l’objet, promenez d’abord votre cheval d’avant en arrière devant l’objet avant de l’inviter à s’approcher. Lorsqu’il se sentira prêt, encouragez-le à étirer son cou vers le bas et vers l’avant pour pour lui permettre de renifler. Caressez son cou, parlez calmement. Touchez l’objet progressivement pour habituer votre animal au bruit.

En selle, réduisez peu à peu les distances à chaque passage. Restez attentif au confort et à l’anxiété de votre cheval pour ne pas forcer la direction. Aidez-le en aiguisant vos sens périphériques. Essayez de devenir plus conscient des objets derrière et sur les côtés de votre œil, en faisant travailler vos oreilles, votre nez et votre expérience cognitive. Ici encore, on caresse et on encourage afin que l’exercice se passe toujours au mieux !

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