Quelle alimentation pour mon cheval ?

Dotés d’un système digestif assez différent du nôtre, les chevaux ont des besoins alimentaires très spécifiques. Leur alimentation, aussi riche en fibres que possible, doit être consommée en petites quantités, sur une longue période. Autrement dit, plutôt que quelques gros repas répartis à heure fixe dans la journée, les chevaux mangent beaucoup. Par petites portions, tout au long de la journée ! Nouveaux propriétaires de chevaux, vous n’êtes pas tout à fait sûrs de ce que vous pouvez leur proposer ?
Pas de panique ! On fait le point avec vous sur ce régime alimentaire tout particulier.
Les bases de la nutrition équine
Les chevaux sont des animaux herbivores non ruminants. Leur petit estomac n’a qu’une capacité d’une dizaine de litres pour un cheval de taille moyenne. Ce qui limite la quantité de nourriture qu’un animal peut absorber en une seule fois. Dans cet estomac sont sécrétés de l’acide chlorhydrique et de la pepsine destinés à décomposer les aliments. La plupart des vitamines et des minéraux seront quant à eux absorbés dans l’intestin grêle. Les chevaux étant incapables de régurgiter la nourriture, impossible pour eux de rendre ce qu’ils auraient avalé en trop.
D’autre part, les chevaux sont dépourvus de vésicule biliaire. Cela rend les régimes riches en graisses difficiles à digérer. C’est la raison pour laquelle les rations normales ne contiennent que 3 à 4 % de matières grasses. Quant au caecum, capable d’accueillir environ 25 litres, c’est lui qui recevra la plupart des liquides. Il contient également des bactéries et des protozoaires qui traverseront l’intestin grêle pour digérer les fibres et tous les glucides solubles.

- Les glucides. Il s’agit de la principale source d’énergie pour la plupart des êtres vivants. Les glucides solubles telles que les amidons et les sucres présents dans le maïs ou l’avoine sont facilement décomposés en glucose dans l’intestin grêle, et absorbés. Les glucides insolubles telles que les fibres devront être fermentés par des microbes dans le gros intestin pour libérer leurs sources d’énergie. Les acides gras volatiles.
- Les protéines. Elles seront indispensables au développement musculaire, durant la croissance ou l’exercice. Le tourteau de soja et la luzerne sont de bonnes sources de protéines pouvant être facilement ajoutées à l’alimentation. La plupart des chevaux adultes se satisferont de 8 à 10 % de protéines dans leurs rations quotidiennes. Une teneur plus élevée en protéines sera importante pour les juments en lactation et les poulains en pleine croissance.
- Les vitamines. Elles seront liposolubles (vitamines A, D, E et K) ou hydrosolubles (vitamines C et complexe B). Les chevaux disposent généralement de quantités suffisantes de vitamines, à condition de recevoir du fourrage vert et/ou des rations pré-mélangées. En cas de convalescence ou d’activité physique intense et prolongée, il sera bon d’augmenter les apports.
- Les minéraux. Ils sont nécessaires à l’équilibre hydrique des cellules, à la conduction nerveuse et à la contraction musculaire. Seules de petites quantités de macro-minéraux tels que le calcium, le phosphore, le sodium, le potassium, le chlorure, le magnésium et le soufre sont nécessaires quotidiennement.
Quelle alimentation pour mon cheval ?
Le régime alimentaire naturel du cheval est constitué d’herbe de pâturage et de plantes tendres. Auxquelles vous ajouterez quelques apports supplémentaires, pour un animal en pleine santé !
L’herbe
La nourriture équine par excellence, particulièrement favorable à la santé du système digestif, et à la santé dentaire grâce à la silice ! Attention toutefois aux quantités ingérées. Il n’est pas rare que des problèmes tels que l’obésité et la fourbure fassent leur apparition sous l’effet d’une alimentation mal encadrée.

Vous vous assurerez également d’avoir éliminé de votre pâturage toutes les plantes potentiellement nocives pour les chevaux. Et proposerez une introduction progressive à l’herbe fraîche. En particulier si votre animal était jusque-là habitué à l’écurie.
Le foin
Très bon pour le système digestif, il contribue également à la sensation de satiété. En particulier durant les mois frais d’automne ou au début du printemps, lorsque le pâturage n’est pas disponible.
Reste à trouver du foin de qualité, ce qui peut ne pas être une mince affaire. Il sera utile de soigneusement faire contrôler le foin, de manière à compenser par des compléments alimentaires tout manque de vitamines et de minéraux. L’accès au foin pourra ensuite être laissé libre 24h/24.
Les céréales
Plutôt pauvre en calcium mais riche en phosphore. L’avoine est l’une des céréales les plus traditionnelles à inclure à l’alimentation équine. Vous envisagerez également le maïs mais aussi au choix l’orge concassée, floconnée. L’orge trempée 12 à 24 heures dans une bassine d’eau (recommandée pour les chevaux ayant une pathologie respiratoire aiguë ) ou bien germée. Idéale pour les chevaux en pleine croissance du fait de son importante teneur en protéines assimilables.
Cuite 6 heures au minimum dans un peu d’eau, elle devient également très digeste pour convenir à tous les chevaux. Elle constituera à chaque fois un excellent nutriment de base. A compléter avec du foin qui devra rester l’apport principal, et des aliments minéraux vitaminés correspondant aux besoins du cheval.
Attention dans tous les cas à surveiller attentivement les quantités, pour éviter l’apparition de coliques par exemple.
Les fruits ou les légumes
Ceux-ci apportent de l’eau à l’alimentation. On pense aux carottes et aux pommes bien sûr. Mais aussi au céleri, à la laitue, aux pêches ou à la pastèque, dont votre compagnon avalera même la peau !
On évitera en revanche les fruits non dénoyautés. Et les légumes de la famille de choux qui favoriseront les gaz.
Les aliments concentrés
Les mélanges concentrés, aident à compenser tout manque de nutrition et fournissent une source d’énergie rapide. Les juments pleines, les juments allaitantes, les chevaux jeunes, âgés, de compétition bénéficient souvent d’une alimentation concentrée en plus de l’herbe ou du foin. Il sera généralement question d’un mélange de céréales, de graines de lin, de pulpe de betterave, de mélasse de son, de vitamines et de minéraux, en plus d’autres ingrédients.
Vous veillerez ici encore à surveiller de près les quantités et associations proposées, afin d’éviter d’éventuels déséquilibres en minéraux.
Le sel
Il sera bon d’offrir à votre cheval un bloc de sel à lécher. Ou du sel en vrac dans un récipient séparé du pâturage. Davantage consommé durant les mois d’été, le sel ainsi mis à disposition pourra être savouré à volonté. Certains sels pourront être mélangés à des minéraux, et ajoutés aux céréales ou aux repas concentrés de l’animal.

Les friandises
On aime les distribuer autant que le cheval aime les recevoir ! Vous les considérerez comme faisant partie du plan d’alimentation global et réduites au minimum afin d’éviter toute prise de poids. Il pourra s’agir de pommes, de carottes ou d’autres fruits et légumes. De poignées de céréales, de morceaux de sucre voire d’un œuf. On évitera le pain et la viande qui pourraient entraîner un certain inconfort chez l’animal herbivore, et affecter la flore intestinale.

L’eau
En plus de la nourriture, votre cheval aura besoin d’un accès à de l’eau fraîche et propre autant que possible. Assurez-vous que celle-ci ne gèle pas en hiver. Les chevaux consommant principalement du foin boiront davantage que ceux vivant au pâturage. Et la quantité augmentera encore selon les saisons ou l’activité requise.
La déshydratation de votre cheval pourra se traduire par la sécheresse des muqueuses et des matières fécales, mais aussi par une pousse ralentie de la crinière.
Alimentation équine : Quelles quantités ?
Un cheval adulte moyen devra ingérer environ 1,5 à 3 % de son poids corporel en nourriture au quotidien. Au moins la moitié devra être composée d’herbe du pâturage et/ou de foin. Et les quantités pourront être augmentées en cas d’activité intense, en évitant de reprendre le travail immédiatement après le repas !
Comptez environ deux à trois repas par jour à heures fixes, dans des auges propres sans quoi vos animaux pourraient refuser de se nourrir.
Quelle alimentation pour un cheval au pré ?
Herbivore avant tout, un cheval aura besoin de brouter une bonne partie de la journée. On estime qu’un animal laissé en liberté passera 60% de son temps à s’alimenter, 20 à 30% à se reposer et globalement le reste à se déplacer. L’objectif de tout propriétaire devra alors être de se rapprocher au maximum du rythme naturel.
Le cheval aura ainsi besoin d’une alimentation équilibrée et adaptée à son activité. La ration apportée en plus de l’apport nutritif au pré devra couvrir les besoins nécessaires à la santé et au travail du cheval. Tout en assurant un transit intestinal correct.

Autres facteurs essentiels
Le cheval aime également ronger le bois, en particulier en automne. Par le passé, toutes les pâtures comprenaient des arbres et des haies permettant aux chevaux de s’abriter en cas de pluie ou de fortes chaleurs. Mais offrant aussi un peu d’écorce à ronger. Dans des prés beaucoup plus clairsemés, il sera intéressant de proposer aux chevaux des branches ou des petits troncs. Vous éviterez alors les conifères et les espèces ornementales pour privilégier les arbres fruitiers, les frênes, les saules ou les noisetiers.
Vous ne négligerez pas non plus l’apport en fibres, qui devra correspondre à environ 15% de l’alimentation quotidienne. Ce sont elles qui stimulent le transit et régulent la longueur des prémolaires et des molaires.
Quant à l’entretien du pré, il sera fondamental ! Il faut savoir que le cheval trie ce qu’il broute. Tout d’abord, il se dirigera plutôt vers les couverts les plus hauts, pour satisfaire ses besoins en matière sèches avant de se diriger vers les couverts ras pour maximiser l’apport en azote. Son piétinement ayant tendance à appauvrir le sol en terme de qualité, de quantité et de diversité, vous veillerez à l’entretien de vos pâtures avec des traitements et des élagages réguliers qui pourront également éloigner les nuisibles.
Quelle alimentation pour mon cheval au pré en hiver ?
Les changements de saison impactent fortement la physiologie des chevaux vivant au pré, et en particulier l’hiver. La qualité de l’herbe va se détériorer, et sa quantité diminuer. La baisse des températures (surtout en dessous de 0°) va impacter la thermorégulation du cheval et inciter son métabolisme à brûler plus d’énergie (10% de plus en moyenne) pour maintenir sa température corporelle. Il faut donc compenser cette perte par un apport plus important d’énergie dans l’alimentation. On pense notamment aux aliments complémentaires de fourrage sous forme de mélange floconnés et de granulés, particulièrement adaptés. Envisagez également 10 kilos de fourrage par jour, pour un cheval de 500 kilos.
Attention également à l’eau, qui aura tendance à geler lorsque les températures passent en dessous de 0°. Notez d’ailleurs qu’une eau trop froide pourra provoquer des coliques ou tout simplement dissuader votre animal d’y toucher. L’idéal serait alors de pouvoir réchauffer l’eau pendant les périodes très froides de l’hiver.
En revanche, si votre cheval travaille moins pendant l’hiver, peut-être ne sera t-il pas nécessaire de modifier sa ration. La perte d’énergie pourra être compensée par l’ajout d’une couverture sur son dos ou sous la selle, ou par la tonte qui évitera les coups de froid entraînés par une transpiration excessive.
Quelle alimentation pour un vieux cheval au pré ?
Comme pour les humains, l’âge ne devra pas être l’unique critère de gestion particulière. Si votre cheval est en bonne condition physique, en bonne santé et actif même après plus de 20 ans, ne changez pas votre routine. En revanche, s’il présente certains problèmes ou certaines faiblesses, il sera bon d’adapter alors ses besoins nutritionnels.
En cas d’arthrite
Il n’est pas rare que des années de travail entraînent des changements arthritiques douloureux et invalidants chez les chevaux plus âgés. L’arthrite combine inflammation et dégénérescence des tissus associés à une articulation, rendant la flexion douloureuse. En plus d’un accès libre au pré permettant de maintenir une certaine activité et d’un ferrage soigneux, vous surveillerez de près les quantités de nourriture proposées à votre animal. L’obésité ayant tendance à aggraver les douleurs et contribuer à d’autres problèmes métaboliques, tels que la fourbure.
En cas de perte de poids
Les causes les plus courantes de perte de poids chez les chevaux âgés seront le non-respect des programmes de déparasitage, les maladies débilitantes et/ou une mauvaise dentition. Si un cheval plus âgé ne parvient pas à maintenir un poids corporel adéquat malgré de bons programmes de vermifugation, un appétit normal et des rations adéquates, ses dents devront être soigneusement vérifiées à l’aide d’un spéculum buccal. Un examen physique approfondi sera réalisé si nécessaire, y compris un test sanguin pour détecter toute infection chronique et dysfonctionnement hépatique ou rénal.
Si aucune anomalie n’est trouvée, peut-être le cheval souffre t-il d’une malabsorption des nutriments ou d’une altération de la digestion. Une ration de type « senior » pourra alors aider. Celle-ci doit fournir au moins 12 % de protéines, avec une restriction en calcium (<1,0 %) et une légère augmentation du phosphore (0,3-0,5 %) dans la ration totale. La teneur en fibres brutes sera de préférence supérieure à 10 %, en particulier si celles-ci sont données sans foin. La digestibilité des concentrés devra être maximisée par la transformation (extrusion, granulation ou « prédigestion »).
A cela s’ajouteront de l’eau et du sel à volonté, ainsi que de l’herbe fraîche. Effectuez les changements alimentaires lentement, en introduisant progressivement les nouveaux aliments ou suppléments sur une période de 4 à 5 jours.
En cas de mauvaise dentition
Tous les chevaux doivent avoir accès à des soins dentaires réguliers pour éviter que la mastication ne devienne douloureuse.
La perte de dents, en particulier de molaires ou de prémolaires, réduira également la capacité à mâcher correctement les aliments. Une dentition anormale prédisposant alors le cheval à la perte de poids et/ou à l’« étouffement » (conséquence d’aliments mal mâchés/secs dans l’œsophage).
Les chevaux plus âgés, en particulier ceux connus pour souffrir de problèmes de dentition, devront être suivis deux fois par an au minimum. En cas de mastication difficile, des « soupes » de foin trempé ou de pulpe de betterave, en plus d’aliments granulés ou extrudés destinés aux chevaux âgés doivent être proposés. Suffisamment d’eau doit être ajoutée pour obtenir une consistance de soupe, afin d’éviter l’étouffement.
Les aliments trempés peuvent facilement fermenter en été ou geler l’hiver. Ils ne devront donc être proposés qu’en quantités que le cheval consommera facilement, en un seul repas. Cela peut nécessiter que le cheval soit nourri trois fois ou plus par jour pour répondre à ses besoins nutritionnels.
L’accès à de bons pâturages sera également souhaitable, à condition que votre cheval ait encore toutes ses dents de devant.
En cas de dysfonctionnement thyroïdien
On estime que plus de 70 % des chevaux de plus de 20 ans présenteraient une altération du métabolisme du glucose et du cortisol, liée au dysfonctionnement hypophysaire/thyroïdien. Les juments âgées présentant un dysfonctionnement hypophysaire, même dans les premiers stades précliniques, présentent un taux sanguin de vitamine C inférieur à celui des juments non affectées ou plus jeunes. De quoi expliquer en partie la vulnérabilité accrue face aux infections virales.
Les deux types de dysfonctionnement provoquent une intolérance relative au glucose, dans laquelle le cheval devient moins sensible à l’action de l’insuline. Après un repas riche en sucre ou en amidon, les taux sanguins de glucose et d’insuline deviennent alors anormalement élevés. Les aliments riches en matières grasses (> 5 %) et en fibres (> 7 %), qu’ils soient granulés ou extrudés, avec une teneur limitée en mélasse, entraînent des réponses plus modérées en glucose et en insuline. Et peuvent aider à contrôler ce problème.
Il sera dans tous les cas essentiel que les chevaux âgés suivent un calendrier régulier de vaccination et de vermifugation. En cas d’infections chroniques (infections cutanées, abcès des sabots…), vous ajouterez 0,01 g d’acide ascorbique (vitamine C) par kilo à l’alimentation, deux fois par jour. Vous penserez à cesser l’apport dès la guérison. De l’eau fraîche et propre devra être disponible librement.
Consultez votre vétérinaire ou un spécialiste en médecine équine pour en savoir plus sur les éventuels traitements médicamenteux.
En cas d’insuffisance rénale/hépatique
L’insuffisance rénale ou hépatique chronique n’est pas aussi fréquente chez les chevaux âgés que chez les chats et les chiens. Mais il n’est pas rare que celle-ci fasse son apparition. Généralement progressive et irréversible, elle pourra être ralentie dans une certaine mesure, grâce à l’alimentation.
Les chevaux souffrant d’insuffisance rénale, plus sujets à la formation de calculs rénaux, doivent être soumis à une alimentation pauvre en calcium (< 0,65 % de calcium sur la base de la matière sèche). Les protéines et le phosphore devraient également être limités à 10 % maximum et 0,25 % respectivement. Du foin d’herbe et du maïs de bonne qualité ou une ration complète de granulés pour chevaux adultes conviendront tout à fait. Évitez les légumineuses (luzerne et trèfle), le son de blé et la pulpe de betterave en raison de leur forte teneur en calcium ou en phosphore.
L’insuffisance hépatique pourra quant à elle se manifester par des changements de comportement tels que l’irritabilité, l’errance, ou le fait d’appuyer sa tête contre des objets. Les chevaux affectés ont besoin de sources de sucre accrues pour maintenir leur glycémie, tandis que l’alimentation devra être limitée en protéines ou en graisses. Vous privilégierez alors l’apport en amidon (céréales ou concentrés), bien que les sources de fibres (foin, pulpe de betterave) soient toujours nécessaires pour éviter les dysfonctionnements gastro-intestinaux.
Une supplémentation orale quotidienne en vitamines B par la levure de bière pourra être bénéfique.
Quelle alimentation pour mon cheval de trait ?
Cheval de trait ou de loisir, l’alimentation ne variera que peu. Le fourrage servira de base dans tous les cas, proposé en quantité suffisante tout au long de la journée afin d’éviter que l’acide gastrique n’attaque la paroi stomacale. Le foin sera placé dans des filets adéquats ou des mangeoires, permettant de limiter à la fois le gaspillage et la quantité consommée par votre cheval.
En cas d’exercice, il sera bon de proposer un apport énergétique supplémentaire. Un aliment concentré tel que l’avoine, l’orge ou le maïs par exemple tandis que vous veillerez à offrir une nourriture plus riche en sels et en minéraux en cas de forte chaleur.

Un cheval de trait aura besoin de suffisamment de temps pour s’alimenter avant, pendant et après le travail. Vous le nourrirez deux à trois heures avant le début du travail, et réserverez les quantités les plus importantes pour le soir, afin de favoriser la digestion. Quant à l’eau fraiche, elle restera en permanence accessible.
Quelle alimentation pour un cheval sportif ?
Du foin en plus de la ration quotidienne, ainsi qu’un apport suffisant en protéines (entre 10 et 14%) en cas d’effort intense. L’alimentation de votre cheval sportif contribuera largement à ses performances, en plus de sa morphologie, les exercices pratiqués et le niveau de son cavalier.
Vous privilégierez alors les céréales, riches en amidon, qui combleront l’essentiel des besoins en énergie. Attention toutefois aux quantités excessives, potentiellement sources de problèmes de digestion ou de coliques. Une part de l’amidon pourra si besoin être remplacée par une ration à base de lipides de haute qualité, bien plus digestes. Pour un apport équilibré, comptez en moyenne 6 à 9% de lipides pour 32 à 35% d’amidon.
L’apport en graisse dans l’alimentation se fera progressivement, tandis que le fourrage offrira une excellente source de fibres de base.
L’alimentation devra dans tous les cas être réfléchie en fonction de l’activité de votre animal. Un cheval d’endurance n’aura ainsi pas les mêmes besoins qu’un cheval d’obstacles par exemple. C’est en travaillant avec votre vétérinaire que vous mettrez en place le régime le mieux adapté.
Quelle alimentation pour un cheval de loisir ?
Vous ne montez que peu en selle ? Un cheval ou un poney à qui l’on réservera davantage des activités dites des fins récréatives n’aura pas besoin de grandes quantités d’énergie. Sa ration de base se composera alors d’environ 90% de fourrage (herbes, foin, luzerne pour les fibres) complété d’aliments concentrés en cas de longue promenade ou durant l’hiver.
Alimentation équine : Les régimes particuliers
Sans céréales ?
A l’origine, lorsque les chevaux furent domestiqués pour l’agriculture ou envoyés à la guerre, les céréales comptaient pour une part non négligeable de leur alimentation. Il faut dire qu’à cette époque, la quantité de fourrage disponible n’était pas suffisante pour répondre aux besoins des animaux effectuant un travail physique pour les hommes. D’autre part, les céréales étant consommées plus rapidement la question fut vite résolue.
Plus concentrées que les fourrages, celles-ci constituent une source utile d’énergie instantanée, idéale pour couvrir les efforts sur de courtes périodes. Celles-ci présentent en revanche quelques inconvénients. Les céréales n’offrent que de faibles niveaux de protéines, pourtant essentielles à la bonne santé des tissus. Elles sont cependant riches en oméga-6 et justement, ces acides gras-là seront généralement stockés et non redistribués sous forme d’énergie.

Un cheval facilement excitable, ne pratiquant qu’une activité réduite ou souffrant d’un trouble musculaire appellera davantage à un régime presque sans céréales, pauvre en amidon et riche en fibres. Il se peut également, bien que les cas soient rares, que votre animal se révèle allergique à une certaine céréales.
Si les céréales ne peuvent pas, en complément du fourrage, constituer une ration équilibrée, elles restent tout à fait intéressantes d’un point de vue énergétique, incorporées dans des proportions précises et associées à d’autres aliments. Un régime sans céréales pourra prendre de nombreuses formes, à condition de ne pas faire l’impasse sur :
- Les fibres. De l’herbe hachée par exemple, de la luzerne ou de la pulpe de betterave.
- La matière grasse. Sous forme d’huiles ou de graines d’oléagineux comme le lin. Elles fourniront une excellente source de sucres lents, bénéfiques pour les chevaux s’adonnant à l’endurance.
- Les protéines. Graines de protéagineux et tourteaux.
- Les additifs. Compléments minéraux, oligo-éléments, vitamines, levures.
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Sans amidon ?
On dit que l’amidon serait aujourd’hui responsable de bien des maux de nos chevaux modernes. Certains s’y révèlent en effet particulièrement sensibles. C’est le cas des animaux présentant des fourbures régulières, un problème du métabolisme comme l’insulinorésistance ou bien un ulcère à l’estomac par exemple.
Pour ceux-là, il sera indispensable, une fois la maladie diagnostiquée par le vétérinaire, d’opter pour une alimentation pauvre en amidon en augmentant largement la part de fourrage. Si celui-ci ne suffit pas à couvrir les besoins, vous vous tournerez vers des aliments pauvres en amidon en changeant de céréale, en introduisant de la pulpe de betterave, des tourteaux… Ou en optant pour des mélanges tout prêts désormais proposés dans le commerce.
Cela devra toutefois provenir d’une démarche réfléchie. Vous ne proposerez pas ce régime à l’ensemble de vos chevaux sans avoir au préalable obtenu un avis médical. A noter qu’une diminution de la teneur en amidon devra entraîner une augmentation de la part des matières grasses.
Sans foin ?
Il ne sera généralement pas bon d’ôter le foin de l’alimentation des chevaux vivant en box et ce, quelle que soit la litière (paille, copeaux, lin, etc…). Vous le distribuerez matin et soir, et laisserez l’animal se rationner lui-même, généralement aux alentours de 10 à 14 kg par jour. En cas de rationnement forcé, vous veillerez à ne pas descendre sous les 8 kg journaliers par cheval.
Un cheval vivant en semi-liberté au pré pourra en revanche se passer de foin, à condition que de l’herbe soit disponible en quantité suffisante. Et que celle-ci soit de bonne qualité.
Le foin devra dans tous les cas être stocké dans un endroit sec et bien ventilé. De quoi répondre aux besoins en énergie de votre animal, et partager avec lui bien des activités !
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