Mettre son cheval au pré : Tous nos conseils pour ne pas se tromper !

Difficile d’imaginer que l’herbe soit autre chose qu’un aliment santé pour votre cheval. Et pourtant ! Le retour à un pâturage luxuriant après des mois d’hiver passés à brouter dans un pré clairsemé peut entraîner coliques et inflammation des sabots, aussi appelée « fourbure ». Une exposition prolongée pourra aller jusqu’à entraîner l’obésité et diverses maladies potentiellement mortelles, telles que des pathologies cardiovasculaires. Un seul mot d’ordre ici : un passage au pré progressif, pour rester à l’écoute des besoins de votre animal !
Sommaire
Une transition en douceur
La mise au pré d’un cheval habitué au box ne pourra être que progressive. Cela pourra commencer par le paddock où vous le laisserez gambader quelques heures par jour, avant de lui donner plus de liberté. Dans le cas contraire, le changement de nourriture pourrait être trop brutal et affecter négativement votre compagnon. Il sera d’ailleurs bon de donner un peu de foin à votre cheval, pour lui remplir l’estomac. Son système digestif étant conçu pour digérer de petites quantités de nourriture, sur de longues périodes de temps.
Bien évidemment, vous veillerez à ce que son carnet de vaccination, grippe et tétanos, soit bien à jour. Et vous penserez à administrer un vermifuge 3 jours avant le passage de votre cheval au pré, pour éviter tout désagrément. Les crins de la crinière et de la queue devront quant à eux être suffisamment longs, à la manière des pure race espagnols, pour le protéger efficacement des petits insectes importuns !

Si la cohabitation avec d’autres congénères s’impose, peut-être sera t-il plus prudent d’introduire le nouveau venu dans une parcelle individuelle, séparée par une corde du reste du pré. Cela permettra à tout ce petit monde de faire gentiment connaissance durant les premiers jours.
Avant de laisser votre cheval rejoindre le groupe, vous penserez également à le déferrer des postérieurs. De quoi éviter quelques accidents en cas de mauvaise humeur !
Côté poneys
Fut un temps où la plupart des poneys évoluaient dans des zones de pâturages très clairsemés. Des régions montagneuses et arides où l’herbe ne poussait pas de manière épaisse. Dans de tels environnements, les poneys étaient contraints de passer une grande partie de leur temps à paître, à rechercher leur nourriture et à naviguer sur des terrains accidentés. Les déplacements constants fournissant alors un exercice suffisant pour équilibrer l’alimentation.
Mais les pâturages densément herbeux communs dans l’environnement d’aujourd’hui, et la sédentarité, peuvent largement nuire au poney. On pense à l’obésité notamment, qui nécessitera de sévères restrictions alimentaires et un traitement strict effectué sous la supervision d’un vétérinaire équin.
Pour cette raison, il vous faudra veiller à l’introduire très progressivement au pré et à le surveiller pour vous assurer qu’il ne mange pas trop, trop rapidement. Accordez-lui quelques minutes de pâturage, et puis augmentez progressivement la durée. La transition complète pourra prendre plusieurs semaines avant que vos animaux puissent passer des journées complètes au grand air. Certains d’ailleurs, pourront ne jamais y parvenir totalement.
Préparer un pré pour mon cheval
Là où il n’est pas toujours facile de trouver la pâture idéale pour vos animaux de compagnie à crinière, il reste toujours l’option d’opter pour un terrain à vendre. Que vous transformerez selon vos propres envies. Un investissement certain, mais que vous ne devriez pas regretter sur le long terme. Vos futurs poulains, quels que soient leur race ou leur stud-book, méritent bien le meilleur !
Je choisis mon terrain
Comptez au minimum un hectare par équidé pour une liberté de mouvement optimale. Les dimensions de votre terrain dépendront bien sûr du nombre de chevaux qui se destineront à y vivre, dans l’immédiat ou à l’avenir.
Un élevage équin en prévision ? Le choix du terrain devra alors être encore plus soigneux ! Celui-ci devra être à peu près plat et ensoleillé, facilement accessible via un chemin, pour pouvoir vous y rendre en camion par exemple. Vos équidés au pré apprécieront également la présence de quelques arbres qui leur fourniront un abri le temps que vous en construisiez un digne de ce nom !
Quant à la qualité de l’herbe, il vous faudra très certainement solliciter un avis extérieur. Vous procéderez idéalement à la rotation des pâtures plusieurs fois dans l’année pour permettre à l’herbe de repousser correctement. La terre devra être analysée tous les quatre ans, et un désherbage scrupuleux pourra être effectué de manière régulière. Si nécessaire, vous fournirez à votre cheval du fourrage ou des granulés en complément de l’herbe de votre prairie.
Et celle-ci d’ailleurs, où se trouve t-elle ? D’Autun à Sarreguemines en passant par le Creusot ou la campagne espagnole… À vous les rubriques Cheval ou Agriculture des petites annonces. Le pré de vos rêves est à votre portée !
J’installe ma clôture
Aucune clôture ne sera totalement infaillible, mais certaines sont meilleures que d’autres !
Oublié le grillage à travers lequel votre cheval aura tôt fait de donner un coup de sabot. On pense plutôt aux rondins ou aux lames de bois. Celles-ci, fréquemment mâchonnées par nos amis équidés, nécessiteront un entretien régulier pour prolonger leur durée de vie.

Les clôtures électriques constituent quant à elles une barrière psychologique. Les animaux ne sont pas contenus par la force de la clôture, mais par la peur du choc douloureux bien qu’inoffensif. A ne pas choisir pour les petites zones, mais à envisager autour des grands prés et pâturages, ou lorsqu’une clôture temporaire est nécessaire. Tresse en polyester, sangle en nylon, poteaux en plastique ou en métal, batterie solaire ou électrique… Bien des options existent !
Notez toutefois que les clôtures électriques ne sont pas autorisées dans toutes les régions, et peuvent ne pas convenir dans les zones très venteuses ou enneigées où le fil pourrait s’affaisser. N’oubliez pas de les vérifier régulièrement pour vous assurer de leur bon fonctionnement.
Et les clôtures de tuyaux dans tout ça ? Très populaires dans certaines régions où les tuyaux sont facilement accessibles et peu coûteux, elles ne nécessitent que peu d’entretien. Tout en offrant une excellente résistance.
Pour décider du type de clôture à privilégier, vous tiendrez compte compte du terrain, des besoins de votre cheval et de votre budget.
Je fais construire un abri
Les arbres ne suffisant pas, un abri sera indispensable pour offrir une protection satisfaisante face au soleil, aux intempéries, aux petites bêtes non désirées… C’est aussi là que vous placerez peut-être l’abreuvoir et la mangeoire à foin.
Prévoyez une dimension d’environ 9 m² minimum par cheval et un sol recouvert de paille pour plus de confort. Le positionnement de l’ouverture devra également tenir compte de l’ensoleillement et des vents dominants.
Je n’oublie pas les points d’eau
Ce sont tout de même 30 à 40 litres d’eau que consomme chaque jour votre cheval ! Envisagez un gros point d’eau central, très pratique en cas de rotation des pâturages, ou bien des réservoirs portables que vous déplacerez à loisir d’un bout à l’autre de votre pré.

Si vous disposez d’une borne-fontaine, envisagez des réservoirs de stockage avec des arrêts d’eau qui s’écouleront d’un tuyau.
Comment entretenir mon pré ?
Les chevaux et les poneys peuvent impacter négativement la faune et la flore. Cela notamment du fait du passage répété de leurs sabots, mais aussi de leurs préférences alimentaires qui les pousseront à abuser de leurs zones préférées, ouvrant la voie à la prolifération de mauvaises herbes sur la terre laissée à nu. Une bonne gestion de votre pré garantira le maintien d’un fourrage de bonne qualité et de belles économies.
Dès la fin de l’hiver, préparez la rotation des pâturages pour raffermir le sol, et évitez autant que possible la pulvérisation de produits chimiques ou le drainage, en particulier dans les prairies riches en biodiversité. Vous tiendrez compte du paysage et de la faune existante en choisissant vos produits, et maintiendrez une longueur d’herbe de 5 cm environ, en éliminant les herbes envahissantes. Les excréments, eux, devront être ramassés quotidiennement.
Quelle tonte pour mon cheval au pré ?
Votre cheval change de robe environ deux fois par an. Rase et fine durant l’été, elle s’épaissira à l’approche de l’hiver pour le tenir au chaud. La tonte pourra alors s’effectuer deux fois par an, juste avant et après l’hiver, pour accompagner le changement naturel de robe.
Vous pourrez procéder à une tonte plus régulière si vous montez votre cheval régulièrement, le temps d’une randonnée ou d’une séance d’équitation. Auquel cas votre cheval sera plus sujet à la transpiration, et devra être débarrassé de ses poils.
Vous compléterez les soins par un pansage complet de votre compagnon une à deux fois par semaine, quelle que soit son activité. Passez soigneusement l’étrille, brossez-le doucement et curez-lui régulièrement les pieds pour un maximum de confort !
Quelle couverture en hiver pour mon cheval au pré ?
Les chevaux relativement âgés, tondus ou à la santé fragile seront plus sensibles au froid que les chevaux en bonne santé, et habitués à vivre en groupe serrés les uns contre les autres. Selon la saison ou la région, une bonne couverture permettra de supporter plus aisément la vie au pré.

Semblable aux couvertures dont vous aurez recours au box, celle-ci devra être en plus imperméable et suffisamment résistante pour ne rien craindre de la vie en extérieur. N’hésitez pas à vous renseigner dès le début de l’été. Il se peut que les selleries proposent alors les meilleures offres !
Pension pour cheval au pré : Quels tarifs ?
L’hébergement de votre équidé revêt une importance essentielle en cas de besoin. L’offre est ici extrêmement variée, tant en termes de prestations que de prix. Une prestation de base comprendra généralement la mise à disposition d’une pâture adaptée, la surveillance de votre cheval, l’accès ou non aux installations de la structure et la complémentation en foin (si non fourni par le propriétaire).
Le pré pourra être collectif ou individuel, avec ou sans abri, et inclure des prestations supplémentaires que vous choisirez à la carte. Soins particuliers, enseignement pour le couple cavalier-cheval, prestations liées à la reproduction le plus souvent.
Les prix varieront notamment en fonction du type de pâture proposé et des prestations incluses dans la pension. Les pensions les plus coûteuses étant celles proposant les installations les plus innovantes. L’idée étant que votre cheval se sente bien et que vous puissiez le confier en toute tranquillité !
Côté chiffres, comptez en moyenne 200 à 300 euros mensuels, pour des prestations de base.
Et sans pension ?
Foin, granulés, vaccins, vermifuges… Comptez une moyenne de 100 euros par mois dans ce cas. Ce à quoi vous ajouterez les frais de vétérinaire, de dentiste, d’ostéopathe si besoin, ainsi que ceux des parages ou des ferrures, en fonction de l’activité de votre cheval.
Comment occuper mon cheval au pré ?
Animal grégaire, votre cheval aura tôt fait de s’ennuyer si vous le laissez seul trop longtemps ou si vous ne vous efforcez pas de varier ses activités. A terme, l’ennui pourra être source de stress pour votre compagnon, et contribuer à l’apparition de différents tics de comportement qu’il vous faudra enrayer le plus tôt possible !
Pour occuper votre cheval au pré, la première solution sera de lui trouver un compagnon ! Un autre cheval, mais aussi un âne ou un hybride comme une mule par exemple. On pense aussi aux moutons et aux poules, avec lesquels la cohabitation pourra se faire mais qui ne combleront hélas pas tout à fait son besoin de contact social.

Et autrement ? Et bien ce sera à vous de divertir votre cheval. Entraînez-le régulièrement, partez en promenade. Prévoyez quelques jouets attachés à la clôture ou à la porte de l’abri, comme un ballon par exemple avec lequel votre cheval pourra jongler tout seul.
Et pour des pauses gourmandes bien méritées, on n’oublie pas les pierres à lécher et autres petites surprises qui aideront votre animal à passer agréablement le temps !
Quelle alimentation pour mon cheval au pré ?
Là où l’alimentation d’un cheval au box est largement connue, celle d’un cheval au pré, pourtant bien spécifique, est bien moins documentée.
Au pré, ce sont environ 60% du temps que le cheval passera à brouter. 20 à 30% seront consacrés au repos, et le reste aux déplacements. L’alimentation devra alors être prévue de manière à couvrir les besoins nutritionnels en fonction de l’activité.
Vous veillerez tout particulièrement à combler les besoins en calcium, en minéraux, en fibres, tout comme les apports en sodium. On pensera à laisser en permanence une pierre à sel à disposition, vers laquelle votre cheval se tournera à loisir.
Et voilà ! La transition de votre compagnon au pré est désormais entre vos mains. De la douceur, de l’écoute, une adaptation progressive et le tour est joué ! N’hésitez pas à consulter votre vétérinaire à la moindre interrogation.
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