Comment aller au trot à cheval ?

Le trot… Une compétence essentielle en équitation, que vous rencontrerez forcément à un moment ou à un autre. Une façon d’apprendre à votre cheval l’équilibre, la réactivité et la flexibilité. Et une exercice difficile, dont le succès repose avant tout sur vous !
Dos bien droit, appuis stables, comment réaliser le trot parfait ?
Sommaire
Quelles allures pour mon cheval ?
Cavalier débutant ou confirmé, vous le savez : les déplacements de votre équidé se partagent entre différentes allures.
Il y a le pas, très doux, que vous initierez avec un léger mouvement du bassin et une petite pression sur les flancs de l’animal, avec vos mollets. Le galop, allure la plus dynamique, que vous amorcerez avec une pression plus forte voire un léger coup de talon.
Situé entre les deux, le trot pourra être le point de départ d’une multitude d’exercices ! Tenez fermement vos rênes, pressez vos mollets contre le ventre du cheval et effectuez des mouvements un peu plus rapides du bassin.

Vous le ramènerez à l’arrêt en tirant progressivement sur les rênes et en vous penchant doucement en arrière.
Le trot : De l’importance du débourrage
Le cheval est un animal herbivore. Dans la nature, il est donc une proie. Et comme toutes les proies, le cheval préfèrera la fuite à l’affrontement, ce qui en fait un animal très peu agressif.
Pourtant, le cheval est très bien équipé pour se défendre face aux prédateurs. De longues jambes pour la course rapide. Des sabots durs et des dents tranchantes en guise d’armes. Un long cou ainsi qu’une vue, un odorat et une ouïe fort développés.
Pratiqués selon diverses méthodes, le débourrage est une matière de mettre le cheval en confiance, de l’habituer à avoir un cavalier sur le dos et à obéir à ses ordres. Elle consiste à dompter le cheval en le poussant à ne plus fuir mais à faire face, ce qui n’est pas toujours une mince affaire avec des animaux n’ayant parfois jamais eu de réel contact avec l’Homme.
Surpris tout d’abord face à la selle ou au filet, le cheval va se défendre et essayer de se débarrasser de son cavalier. Puis, une fois calmé, il sera plus enclin à accepter sa domination et à suivre les ordres qui lui seront donnés.
La méthode la plus répandue consistera à procéder en douceur, en utilisant la curiosité du cheval, son besoin de se sentir en sécurité et son instinct grégaire. Selon le type d’élevage et la région géographique, l’éducation pourra commencer entre six mois et trois ans. Le cheval apprendra d’abord à accepter d’être approché, puis à accepter le licol.
De bons fers
Sans une sollicitation régulière et un sol bien abrasif, les sabots de votre cheval ne cesseront de se développer, pouvant aller de l’inconfort jusqu’à d’importantes difficultés lors des déplacements.

C’est ici que le parage et le ferrage revêtement toute leur importance. Pas de trot en toute sécurité sans des sabots bien entretenus et de bons fers qui offriront à votre animal stabilité et protection, tout en soulageant les articulations.
A pratiquer et à contrôler régulièrement, en particulier si votre cheval évolue majoritairement en liberté. Comme au pré par exemple.
Une bonne selle
Certains diront que la selle est un peu le cartilage entre le cheval et le cavalier. Et pour cause, une bonne selle est indispensable à une communication fluide et claire entre les deux parties. D’une part, elle devra respecter le confort du cheval et d’autre part, elle devra permettre au cavalier d’adopter une bonne position, sans effort.
La recherche du confort tout d’abord permettra non seulement d’améliorer le bien-être du cheval mais aussi ses performances sportives. Un cheval pourra trotter, galoper, sauter bien mieux si la selle n’appuie pas aux endroits potentiellement douloureux. Il sera en effet primordial que la selle laisse toute sa liberté de mouvement au cheval et qu’en aucun cas, elle ne soit une source de douleur comme cela est parfois le cas.
Un prérequis valable pour toutes les disciplines, y compris pour l’équitation de loisir où le cheval doit lui aussi prendre du plaisir à se promener dans la campagne, sans avoir le garrot ou le dos compressé par une mauvaise selle. Gare alors aux selles à l’aspect « fauteuil » confortables au premier abord, mais qui ne favoriseront pas la verticalité nécessaire au cavalier !

Avec une bonne selle, le cavalier doit pouvoir se tenir facilement en équilibre sur ses pieds, sans basculer en arrière et sans avoir besoin de s’accrocher au cheval pour garder sa stabilité.
Comment débuter au trot ?
Côté trot, il y a ceux qui le considèrent comme la pire des punitions. Ceux tentant désespérément de s’accrocher à la selle avec leurs genoux, ou bien ceux en permanence dressés sur leurs pieds, sans possibilité de s’asseoir. Une vraie épreuve à chaque fois.
Et si l’heure était venue d’adopter la position idéale ?
La tête pleine d’images de cavaliers flottant sur la diagonale dans un trot allongé, sans jamais quitter la selle, vous décidez de passer aux choses sérieuses. Quelques secondes plus tard, alors que vos étriers vous échappent malgré tous vos efforts, il vous faut bien vous rendre à l’évidence. Vous n’avez aucune idée de comment procéder.
Pas d’inquiétude ! Voilà une entrée en la matière simple et quelques astuces pratiques pour vous aider à vous améliorer. En gardant en tête que la maîtrise du trot demande beaucoup de travail, d’efforts et de pratique sans étriers. Prêt(e) ?
Le trot enlevé
Voilà un excellent point de départ pour améliorer votre trot assis, tout en limitant votre fatigue et en protégeant le dos de votre cheval.
Empruntée à l’équitation de style anglais, le trot enlevé est une technique particulière par laquelle vous vous laisserez porter par le mouvement du cheval, sans action de votre part. Une formidable manière d’éviter les à-coups involontaires propres à cette allure dynamique.
Vous veillerez à pousser autant que possible votre nombril vers l’avant. Les épaules seront maintenues bien droites et les différentes parties de votre corps bien alignées. Le mouvement s’effectuera d’avant en arrière, plutôt que de haut en bas.
C’est votre animal qui vous poussera de lui-même hors de la selle.

Une fois la technique bien maîtrisée, vous pourrez peaufiner votre équilibre et votre alignement vertical. Vous modifierez l’allure à votre guise, et laisserez votre cheval s’adapter à vous.
Assurez-vous de ne pas saisir les rênes lorsque vous perdez l’équilibre ! Tenez plutôt la crinière.
Le trot sur le diagonal ?
Curieuse appellation que celle-ci. Pour comprendre ce que sont les diagonaux, placez votre cheval dans un trot dynamique.
En étant attentif(ve) à la manière dont il se déplace, vous remarquerez que le trot est une allure en deux temps. Un temps en suspension au-dessus de la selle. Un temps bien assis(e) au fond de la selle.
A cela, s’ajoute la notion de diagonale. Au trot, le postérieur gauche et l’antérieur droit du cheval se déplacent simultanément et vice versa. Formant alors à chaque pas la diagonale dont il est question. Et le trot enlevé s’effectuera en tenant compte de ces diagonaux.
Trotter sur le bon pied
Pour un trot enlevé réalisé sur le bon pied, vous vous tiendrez en suspension au-dessus de la selle au moment où votre cheval lèvera son postérieur intérieur et son antérieur extérieur, par rapport à la carrière ou au manège. Vous retomberez assis(e) lorsque le postérieur extérieur et l’antérieur intérieur seront levés.
Plus précisément, le postérieur intérieur du cheval est le membre qui lui permet de se porter en avant. L’impulsion sera ainsi facilitée si vous ne vous tenez pas assis(e) au fond de la selle. N’hésitez pas à mettre un bandage ou un petit adhésif de couleur sur l’épaule extérieure de votre équidé afin de repérer plus facilement le diagonal sur lequel vous trottez. Un coup d’oeil que vous ne tarderez pas à prendre !
Tout au long du dressage et de l’apprentissage de la technique, vous n’utiliserez que peu vos pieds pour vous propulser. Vous desserrerez plutôt vos genoux pour bouger en harmonie avec votre cheval, garderez les épaules bien droites et vous contenterez d’avancer légèrement le buste vers l’avant.
En promenade à l’extérieur, vous veillerez à alterner les diagonaux afin de soulager les épaules de votre animal. Vous changerez simplement de diagonal en restant assis ou en l’air deux temps d’affilé au lieu d’un. Quelques foulées d’adaptation seront nécessaires à votre compagnon à crinière, pour l’aider à s’adapter au changement !
Le trot assis
Pas de trot assis sans une bonne maîtrise de trot enlevé et justement ! Voilà que vous vous approchez d’une maîtrise parfaite.
A partir de là, vous tâcherez de vous redresser progressivement sur les étriers. Vos épaules seront alignées avec vos talons tandis que vous redresserez vos jambes. Vous pousserez ensuite votre nombril vers l’avant, jusqu’à ce que votre corps forme une courbe vers l’arrière. Vous essayerez d’abord de marcher, puis de trotter dans cette position, sans retomber en selle.
C’est à cet instant, entre deux foulées de trot enlevé, que vous pourrez vous essayer au trot assis. Pas toujours facile lorsque le cavalier n’a qu’une envie : se relever de sa selle ! Et bien, il vous faudra vous forcer. Amusez-vous à changer de diagonale et laissez-vous pleinement aller dans la selle, sans raidir vos muscles.
Alternez ainsi les trots et les pieds jusqu’à ce que le changement soit plus confortable.
Il pourra être intéressant ici de travailler sans étriers, ne serait-ce que quelques minutes en fin de séance, afin d’améliorer votre posture et votre équilibre.
Descendez les genoux au maximum, pointez vos pieds vers le bas, bien parallèles au ventre de votre cheval. Gardez le dos droit mais faites-vous plus lourd(e) dans votre selle, en vous concentrant sur les sensations ressenties au niveau du fessier.
Et puis, on se détend ! Une grande inspiration pour se décontracter et on se lance ! Tout va bien se passer.
Le trot rassemblé
Comment, vous n’en avez pas fini avec le trot ? Pas encore !
Le trot rassemblé est d’ailleurs loin d’être le plus simple. Il sera question de force et de souplesse, d’un travail soutenu et d’une poignée de prérequis nécessaires. Des déplacements et des changements d’allure maîtrisés, et un cheval décontracté notamment. Sans oublier la communication, qui devra toujours rester claire et légère.
Par trot rassemblé, nous désignons généralement un trot reconnaissable au relèvement de l’encolure du cheval et à l’abaissement des hanches, permettant le report de poids sur l’arrière-main. Il profitera alors de davantage de motricité dans les jambes, pour gagner en vitesse et en souplesse dans la trajectoire.

Vous entraînerez votre équidé à assimiler le rassemblé avec différents exercices. Demi-tours sur les hanches en cercle et en ligne droite, trot sur place, apprentissages du recul… Des exercices que vous pratiquerez au pas tout d’abord, pour vous adapter au rythme de votre cheval !
Quelques conseils avant le trot ?
Vous commencerez par user correctement des aides à votre disposition. Commencez par le pas, et vérifiez que votre cheval écoute vos signaux en ralentissant ou en accélérant votre allure. Lorsque vous serez prêt(e) et que vous saurez que votre cheval est attentif, raccourcissez vos rênes et effectuez de légères pressions avec vos jambes jusqu’à ce qu’il commence à trotter.
Trop balloté(e) sur votre selle ? Voilà qui est normal au début. Vous n’oublierez pas de tenir le pommeau de votre selle afin d’éviter de tirer sur vos rênes et de blesser votre cheval. Vos jambes devront reposer sur les côtés de votre cheval, sans trop de contractions.
Comprenez les diagonales enfin, et assurez-vous de toujours garder le contrôle. Maintenez une bonne position, une assise légère… Et puis, amusez-vous !
Profitez sereinement de votre nouvelle allure. Le stress des courses hippiques, ce sera pour une autre fois. N’oubliez pas de donner une friandise à votre cheval après votre balade. Il l’a bien méritée !
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